Ne prenez pas de résolutions cette année — brisez-les.
Le début d’année pousse beaucoup de Canadiennes et de Canadiens à revoir leurs finances¹. Les objectifs reviennent, fidèlement : « épargner davantage », « rembourser mes dettes »². Très bien — faites-le. D’ailleurs, nous pouvons vous aider.
Résolution no 1 : « Chaque sou compte — et je vais tous les économiser »
Épargner peut ressembler à une nouvelle routine d’entraînement ou à un régime santé. En janvier, nos agendas débordent d’enthousiasme et nos frigos de kale. En février? Disons que l’élan n’est plus tout à fait le même.
Les diètes financières extrêmes sont tout aussi intenables — et soyons honnêtes, vous aurez besoin de réconfort.
Dans un article LinkedIn intitulé « In defense of avocado toast: Financial planning for young lawyers », l’avocat Allan Ritchie plaide avec intelligence en faveur des petits plaisirs.
Au début de leur carrière, la plupart des jeunes avocates et avocats cumulent dettes étudiantes, revenus modestes et coûts d’entrée élevés : loyers urbains, déplacements quotidiens, garde-robe professionnelle. Selon Ritchie, ces premières années ne sont pas le moment d’épargner à tout prix. La priorité financière no 1 est plutôt de « rester dans la profession assez longtemps pour atteindre le moment où le revenu dépasse réellement les obligations ».
Construisez d’abord. Vous pivoterez vers l’épargne et l’investissement lorsque votre revenu et votre budget le permettront.
Autrement dit : à ce stade-ci, votre carrière est l’actif. Vous êtes l’investissement.
Et pendant que vous investissez en vous-même (autrement dit, pendant que vous travaillez fort), Ritchie recommande de s’offrir, à l’occasion, un petit luxe :
« Les petits plaisirs aident à maintenir l’équilibre. Un latte avant l’audience, un bon repas après une semaine difficile ou un court voyage réparateur peuvent réellement faire la différence. Le voyage, en particulier, redonne une perspective dans une profession qui ralentit rarement.
Ces conforts ne compromettent pas votre avenir financier à long terme. Rester en pratique privée assez longtemps pour atteindre votre moment d’investissement est beaucoup plus déterminant. »³
Un ancien patron nous disait souvent que nous méritions de belles choses. Quelle phrase rassurante — et quel rappel utile pour celles et ceux qui ont choisi un travail exigeant et porteur de sens. Le travail est une récompense en soi, mais parfois, les belles choses aident.
Un meilleur objectif : Bâtir un budget qui laisse de la place pour vivre — parce que le futur vous a besoin de vous au meilleur de votre forme.
Résolution no 2 : « Cette année, je coupe toutes mes cartes de crédit »
Les sociétés de cartes de crédit profitent de notre biais du présent — cette tendance humaine à privilégier la gratification immédiate au détriment du gain à long terme. On achète impulsivement ce manteau parfaitement inutile, puis on repousse l’épargne-retraite.
Résultat : l’endettement non hypothécaire des Canadiennes et Canadiens dépasse maintenant 673 milliards de dollars, et le solde moyen de carte de crédit frôle les 5 000 $⁴.
En ne payant que le minimum mensuel, il faudrait près de quatre ans pour rembourser 5 000 $, et environ 2 000 $ en intérêts s’ajouteraient au passage⁵.
Alors, si l’idée de couper vos cartes vous traverse l’esprit en 2026, l’instinct est bon. Mais au lieu de les détruire, essayez quelque chose de plus stratégique : mettez-les au congélateur.
Le crédit bâtit votre capacité d’emprunt future. Il est essentiel pour des achats importants comme une voiture ou une propriété, et la durée de votre historique de crédit compte beaucoup dans votre cote. Un prêt hypothécaire, c’est une relation à long terme — et les prêteurs veulent voir que vous savez payer.
Le mot-clé est là : payer.
Si vous avez des soldes de cartes de crédit, attaquez-les méthodiquement. Commencez par la dette la plus coûteuse : concentrez vos efforts sur la carte à 19,99 %, tout en payant le minimum sur les autres. Une fois celle-ci réglée, passez à la suivante, jusqu’à être libre de dettes.
Un meilleur objectif : Ne coupez pas votre crédit. Bâtissez-le.
Résolution no 3 : « Je vais enfin maximiser tous mes comptes de placement »
• CELI (2026) : 7 000 $
• CELIAPP (2026) : 8 000 $
• REER (2026) : 18 % du revenu de 2025 ou 33 810 $, selon le montant le plus élevé
Ces comptes permettent tous le report des droits inutilisés. Autrement dit, vous pourrez rattraper le retard lorsque la vie le permettra.
Si vous pouvez tout maximiser — bravo. Les avantages fiscaux sont réels.
Mais avant de viser la perfection financière, pensez à quelque chose de beaucoup moins glamour : un filet de sécurité.
Plus du tiers des travailleuses et travailleurs canadiens n’ont pas assez d’économies pour couvrir trois mois de dépenses en cas de perte d’emploi ou d’urgence médicale. Pire encore, plusieurs ne sont pas convaincus de pouvoir trouver 2 000 $ rapidement si nécessaire⁶.
Un coussin de trois à six mois — liquide, ennuyeux, stable — vous garde à flot quand la vie dérape. Le filet de sécurité est votre premier investissement.
Un meilleur objectif : Bâtir un filet avant de bâtir un empire.
Nous pouvons vous aider
Les objectifs sont au cœur de la planification financière. Les résolutions? Beaucoup moins. Un plan financier clarifie vos objectifs et trace le chemin pour les atteindre.
Et parce que nous sommes un organisme sans but lucratif, nous commanditons des services de planification financière — gratuitement.
Commencez à planifier dès maintenant
Sources:
1. YouGov.com, « The most popular resolutions among Canadians », janvier 2020.
2. Ipsos, « Finances, forecasts and fireworks », décembre 2021.
3. LinkedIn Pulse, Allan Ritchie, « In defense of avocado toast », 22 novembre 2025.
4. Global News, « Almost four in 10 Canadians took on more debt », 28 novembre 2025.
5. Gouvernement du Canada, Calculateur de paiements par carte de crédit.
6. Agence de la consommation en matière financière du Canada, Enquête canadienne sur les capacités financières, 2019.