
Nous sommes tous passés par là, réveillés à 3 heures du matin, le cerveau en ébullition entre le travail, les études, et ce moment gênant que vous avez eu lors d’une soirée il y a cinq ans. D’une manière ou d’une autre, parcourir les dernières catastrophes mondiales sur son téléphone semble être la seule chose qui puisse aider. Puis, soudain, une lueur d’espoir : votre algorithme vous propose une publicité ciblée pour un produit de luxe, en édition limitée, dont vous ignoriez avoir besoin, livré chez vous en 5 à 10 jours ouvrables. Certes, c’est peut-être un peu cher, mais comme la retraite ressemble de plus en plus à un luxe d’une époque révolue, pourquoi ne pas se faire plaisir?
Bienvenue dans le domaine des dépenses de fin de monde, le nouveau passe-temps des personnes des générations Y et Z. Qu’il s’agisse d’un parfum personnalisé, d’une litière spéciale pour chat ou d’une planche de charcuterie végétalienne, à quand remonte la dernière fois où vous avez dépensé de l’argent que vous n’aviez pas pour soulager votre anxiété face à des situations sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle? Si la réponse se situe entre « récemment » et « tout de suite », vous n’êtes pas seul. Selon un récent sondage, 43 % des personnes de la génération Y admettent avoir fait des dépenses de fin du monde, ainsi que 35 % des personnes de la génération Z.1
C’est logique. Les périodes tumultueuses et les actions audacieuses et téméraires vont de pair depuis longtemps, ce qui donne l’impression que les dépenses de fin du monde sont comme un doigt d’honneur irrésistible à un système qui peut sembler être contre vous. Le seul problème? Dépenser de l’argent qu’on n’a pas ne fait souvent qu’alimenter ce même système… tout en vous désavantageant, vous et votre compte bancaire, au passage.
Voici ce que vous pouvez faire pour résister à l’attrait de cette tendance :
1. RECONNAÎTRE L’AMBIANCE ANXIOGÈNE ACTUELLE
Oui, vous avez bien lu. Nous ne vous dirons pas que tout est dans votre tête ou que tout ira bien si vous « pensez simplement de manière positive ». Parce qu’on le sait, et vous le savez aussi : les temps sont difficiles en ce moment. Dans une récente chronique pour le Toronto Star, David Olive a fait état d’une augmentation de 38,2 % du coût des produits alimentaires et de 69,3 % du coût du logement en seulement trois ans.2 Pendant ce temps, les revenus n’ont pas suivi le rythme. Alors, ce n’est pas surprenant que plus de la moitié des personnes âgées de 25 à 44 ans disent avoir de la difficulté à couvrir leurs dépenses quotidiennes depuis le printemps 2024.3 À plus grande échelle, cela signifie que les jeunes considèrent que les étapes financières de la génération de leurs parents - accès à la propriété immobilière, fonds de retraite - sont de plus en plus hors d’atteinte. Qui peut le leur reprocher?
2. METTEZ DES LIMITES AUX ACHATS IMPULSIFS
Soyons réalistes , si les dépenses de fin du monde sont excitantes sur le coup, l’euphorie ne dure jamais bien longtemps. Il vaut la peine d’envisager la mise en place d’une règle telle que « ne pas faire de dépenses entre 3 et 6 heures du matin », et de supprimer les renseignements de votre carte de crédit de votre téléphone et d’autres appareils. Si cela ne suffit pas, tenez tête à votre algorithme. En effet, même s’il y aura toujours des jours (et des nuits) où il est indispensable de naviguer sur le Web, vous avez le droit de contrôler les images que vous consommez. Au lieu de vous inonder de titres d’actualité et d’images sarcastiques, laissez filtrer quelques comptes montrant des photos de paysages de vos destinations de vacances de rêve, ou même des comptes d’animaux mignons pour éloigner la morosité ambiante.
3. UTILISEZ LA MOROSITÉ AMBIANTE À VOTRE AVANTAGE
C’est là qu’entre en scène l’épargne de fin de monde, la cousine moins glorieuse, mais éternellement fiable, de la dépense de fin de monde. Et si, au lieu de dépenser cent dollars par mois pour des choses dont vous n’avez pas besoin, vous versiez la moitié de cette somme dans un fonds géré? Nous savons que vous êtes probablement en train de lever les yeux au ciel, mais laissez-nous vous expliquer. Si vous êtes au début de votre carrière ou de votre parcours d’éducation financière, vous avez sûrement l’impression que des étapes comme devenir propriétaire, rembourser vos dettes ou partir en vacances ne sont que des rêves lointains. Et si nous vous disions que c’est une bonne chose? L’intérêt composé ne dépend pas de la somme d’argent dont vous disposez aujourd’hui, du quartier dans lequel vous avez grandi ou du prix de vos chaussures de sport. En effet, l’intérêt composé s’appuie réellement sur le temps. Cela signifie que même si vous ne cotisez que 50 $ par mois à un taux de rendement modeste de 5 %, en 25 ans vous aurez gagné 14 775 $ sur votre cotisation de 15 000 $, soit un total impressionnant de 29 775 $.4 Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle la huitième merveille du monde (l’algorithme de TikTok n’a pas encore reçu ce statut).
UNE PEUR BIEN DÉPENSÉE
Bien que dépenser l’argent que vous n’avez pas pour des articles dont vous n’avez pas besoin soit généralement le genre de chose qui donne de l’urticaire à la plupart des rédacteurs de blogs en conseils financiers, nous allons vous révéler un petit secret : nous comprenons. Lorsqu’on ne sait pas comment on va s’en sortir aujourd’hui, et encore moins à la fin du mois, planifier son avenir sur 25 ans peut paraître complètement irréaliste. Mais on vous assure que ça ne l’est pas. Demain viendra, et le jour d’après, que vous soyez prêt ou non. Et si, dans 25 ans, vous rencontriez cette version future de vous-même, vous ne voudriez pas lui tendre un chèque de trente mille dollars en lui disant : « Tiens, tu le mérites bien »?
Nous sommes là pour vous accompagner, autant la version future de vous-même que celle qui lit cet article aujourd’hui. Discutez avec un planificateur financier pour élaborer un budget qui vous permettra de gérer vos dettes, d’épargner pour votre avenir et de profiter du moment présent.
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Sources :
1. Psychology Today, « 27% of Americans are ‘doom spending’ due to stress », 4 décembre 2023.
2. Toronto Star, « Our cost-of-living crisis: In just three years rent and groceries are up nearly 40 per cent. There are solutions », 23 mars 2024.
3. Statistique Canada, « Près de la moitié des Canadiennes et des Canadiens déclarent que la hausse des prix a une grande incidence sur leur capacité d'assumer leurs dépenses quotidiennes », 24 août 2024.
4. gerezmieuxvotreargent.ca, Calculatrice - Intérêts composés.